Robert Meyers (photo Yad Vashem) |
Début janvier 1943, par l’intermédiaire du nonce apostolique, leurs deux fils Alexis et Marcel , exfiltrés en Suisse, s’adresseront au pape Pie XII espérant son intervention, la « seule qui incarne une puissance susceptible d’obtenir l’élargissement de nos parents ». (1)
L’arrestation des époux Meyers n’est pas le fruit du hasard.
En poste à Annecy depuis octobre 1940, le rabbin est très actif. Il organise le culte à Evian, Thonon, Aix-les-Bains et assure des reclassements professionnels de réfugiés en tant qu'aumônier des GTE (Groupes de travailleurs étrangers).
En juin 1941, il entre en conflit avec le maire d’Annecy qui veut réquisitionner des appartements où vivent des juifs.
Avec son épouse, il préviendra la plupart des 700 Juifs étrangers qui doivent être raflés dans la nuit du 25 au 26 août 1942. La gendarmerie n’en arrêtera qu’une trentaine.
En octobre, il sera menacé d’arrestation lorsqu’il se rend à la prison d’Annemasse visiter des prisonniers.
Les milices locales l’ont dans le collimateur car il fait passer de nombreuses personnes en Suisse avec le concours de l’évêque d’Annecy, Mgr Cesbron qui cache des familles dans des couvents… François de Menthon, l’un des responsables du mouvement Combat, à l’origine du mouvement Liberté d’Annecy, lui proposa de rallier Londres pour devenir aumônier des Forces Françaises Libres. Le rabbin Meyers déclinera l’offre de celui qui deviendra ministre de la Justice du Gouvernement provisoire à partir de juin 1944.
Robert et Suzanne-Esther Meyers seront déportés à Auschwitz par le convoi n°48, parti de Drancy, dans la nuit du 12 au 13 février 1943.
Jean-Pierre Meyers, petit-fils du rabbin, est l'époux de Françoise Bettencourt-Meyers, l’héritière de L’Oréal.
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