Né Juif le 12 juillet 1876 à Quimper, converti au catholicisme à 40 ans, Max Jacob - surnommé « le poète à l’étoile » - meurt d'épuisement à Drancy dans la nuit du 4 au 5 mars 1944.
« Deux gendarmes sont venus enquêter sur mon sujet, ou plutôt au sujet de mon étoile jaune.
14 août 1942, suite à une première visite de la maréchaussée le 12 juillet 1942, suivie par
une seconde le 1er octobre 1942.
Le peintre et poète est alors réfugié dans un hôtel de Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret), alors qu'il
fréquente assidument l'Abbaye de Fleury depuis les années vingt, et de manière permanente à partir
de 1936. Cette "vérification" intervient quatre mois après le décès brutal de sa sœur Julie-Delphine, en avril 1942, à Quimper.
Max Jacob en effigie d'une assiette en faïence Henriot de Quimper |
Alors que les persécutions juives sont de plus en plus fortes, Max Jacob refusera toutes les
offres de ses nombreux amis qui voulaient le faire passer en zone libre, ou lui procurer de faux papiers.
« Les enfants se moquent
de mon étoile jaune »
Un de ses derniers textes sera un poème en prose « Amour du prochain » - dédié à son
ami le poète Jean Rousselot - qu'il avait intitulé initialement "L'Etoile jaune des juifs".
Il écrivait : « Qui a vu le crapaud traverser une rue ?
C’est un tout petit homme, une poupée
n’est pas plus minuscule.
Il se traîne sur les genoux : il a honte, on dirait…?
n’est pas plus minuscule.
Il se traîne sur les genoux : il a honte, on dirait…?
Non ! Il est rhumatisant. Une jambe reste en arrière, il la ramène !
Où va-t-il ainsi ? Il sort de l’égout, pauvre clown. Personne n’a remarqué ce crapaud dans
la rue. Jadis personne ne me remarquait dans la rue, maintenant les enfants se moquent
de mon étoile jaune.
la rue. Jadis personne ne me remarquait dans la rue, maintenant les enfants se moquent
de mon étoile jaune.
Heureux crapaud, tu n’as pas l’étoile jaune. »
Dans une lettre, il compare l’étoile à une « étiquette » :
« Je t’ai expliqué qu’il m’est impossible de voyager avec l’étiquette jaune sans me
livrer aux fantaisies inculpatoires de la police (…)
Vous ne le comprenez pas parce que vous ne savez pas de quelle manière la police
se conduit vis-à-vis de nous : les rafles, etc. Et y aller sans étiquette c’est être en faute,
donc en péril. Ici, je vis comme je veux ».
En janvier 1944, sa plus jeune sœur Myrthé-Léa sera à son tour internée à Drancy
puis déportée à Auschwitz par le convoi n° 66 du 20 janvier 1944, avant d'être gazée
cinq jours après son arrivée...
Max Jacob par Modigliani en 1916 |
Saint-Benoît, avant d’être arrêté par la Gestapo en fin de
matinée.
Il restera quatre jours à la prison d’Orléans.
Envoyé à Drancy le 28 février, il mourra épuisé par une
pneumonie à l’infirmerie, dans la nuit du 5 au 6 mars 1944.
pneumonie à l’infirmerie, dans la nuit du 5 au 6 mars 1944.
Sous le matricule n°15872, Max Jacob aurait dû faire partie
du convoi n°69 pour Auschwitz.
du convoi n°69 pour Auschwitz.
Inhumé dans la fosse commune du cimetière d’Ivry, sa
dépouille sera transférée à Saint-Benoît en mars 1949.
dépouille sera transférée à Saint-Benoît en mars 1949.
Il sera déclaré « Mort pour la France ».
Max Jacob avait été recensé comme juif à la sous-préfecture
de Montargis suite à l'ordonnance allemande du 27 septembre
1940.
Privé de droits d'auteur à partir de novembre 1940, ses
oeuvres seront retirées de la vente et pilonnées à partir de
mai 1943.
Le poète s'était converti au catholicisme en février 1915, avec
son ami Picasso comme parrain.
La saga familiale des Jacob
La chronologie des persécutions établie par les Cahiers de Max Jacob
Max Jacob avait été recensé comme juif à la sous-préfecture
de Montargis suite à l'ordonnance allemande du 27 septembre
1940.
Privé de droits d'auteur à partir de novembre 1940, ses
oeuvres seront retirées de la vente et pilonnées à partir de
mai 1943.
Le poète s'était converti au catholicisme en février 1915, avec
son ami Picasso comme parrain.
> A LIRE : Max Jacob sous l'Occupation dans sa correspondance, par Géraldi Leroy,
professeur émérite de littérature à l'université d'Orléans.
Oeuvres complètes éditées chez Quarto
Biographie : site de l'Association des Amis de Max Jacob et sur Wikipédiaprofesseur émérite de littérature à l'université d'Orléans.
Oeuvres complètes éditées chez Quarto
La saga familiale des Jacob
La chronologie des persécutions établie par les Cahiers de Max Jacob
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