Leurs noms sont passés à la postérité. Ils ont en commun d'avoir porté l'étoile jaune.
Béatrice de Camondo
Béatrice de Camondo
Epouse de Léon Reinach, Béatrice portait l'étoile et montait quotidiennement à cheval au bois de Boulogne. Elle sera arrêtée en 1942 avec sa fille, tout comme son
mari et son fils, passés en zone libre. Tous sont
incarcérés à Drancy. Léon, Fanny et Bertrand seront déportés à Auschwitz le 20 novembre 1943
(convoi n° 62). Béatrice fera partie du convoi n° 69 parti le 4 mars
1944.
Serge Gainsbourg
Né en 1928 à Paris, de parents juifs et russes, Serge Gainsbourg portera l’étoile jaune. Avec ses parents et ses deux sœurs, Jacqueline et Liliane, il quittera Paris pour Limoges où la famille se cachera jusqu'à la fin de la guerre. « J’ai grandi sous une bonne étoile. Jaune » confia-t-il dans une interview. En souvenir de cette époque, celui qui s’appelait Lucien Ginsburg écrira la chanson Yellow Star en 1975.
A la Libération, Gainsbourg donnera des leçons de musique et de dessin à la Villa Champsfleur, une école juive du Mesnil-le-Roi, qui accueillait les enfants survivants des déportés, administrée par la Jewish Labor Bund. C’est là qu’il commença à écrire ses premiers textes.
Poète et romancier, Max Jacob est né à Quimper en 1876. A Montmartre, il fréquente Picasso, Braque, Matisse, Apollinaire et Modigliani.
Né juif mais converti, il se fera baptiser à 40 ans, avec Picasso comme parrain. En 1909, sur le mur de sa chambre au 7 de la rue Ravignan, le Christ lui était apparu...
A partir de 1936, il se retire à l'abbaye bénédictine de Saint-Benoît-sur-Loire. C'est là qu'il sera arrêté par la Gestapo d'Orléans le 24 février 1944. Il mourra d'épuisement au camp de Drancy, le 5 mars 1944, en dépit des interventions de ses amis Cocteau et Sacha Guitry.
Adolphe Steg
Né le 27 janvier 1925 à Verecky (Tchécoslovaquie), Ady Steg est professeur de médecine, spécialisé en urologie, et membre de l'Académie nationale de médecine depuis 2000. Il a notamment opéré le président Mitterrand de son cancer de la prostate, en 1992.
Engagé dans la résistance auprès des FFI de Sarlat, il a été président de la section de Paris
de l'Union des Etudiants Juifs de France, vice-président de l'Union mondiale des étudiants Juifs, président du CRIF et président de l'Alliance Israélite Universelle pendant 26 ans jusqu'en 2011.
Grand officier de la Légion d'honneur, il est aussi membre du Comité Directeur de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Alors qu'il était élève au lycée Voltaire, il porta l'étoile jaune.
Ce qui suscita, a-t-il dit, " l'émotion ou la consternation " de ses camarades, mais aussi la réaction de son professeur de lettres, M. Binon, qui ce jour-là, fit étudier le célèbre texte de Montesquieu " De la tolérance ".
> LIRE LE DISCOURS DE JACQUES CHIRAC lors de sa remise de la croix de grand officier de la Légion d'honneur en février 2001.
En 1938, après la Nuit de Cristal, elle se réfugia au carmel d'Echt (Pays-Bas).
Arrêtée par la Gestapo le 2 août 1942, elle croisera au camp de Westerbork une autre grande mystique juive, Etty Hillesum, embauchée par le Conseil juif du camp pour aider à l’enregistrement. Cette dernière consignera dans son Journal la présence d’une carmélite avec une étoile jaune et de tout un groupe de religieux et religieuses se réunissant pour la prière. Elle mourra dans les chambres à gaz de Auschwitz-Birkenau, le 9 août 1942.
Le pape Jean-Paul II l'a déclarée sainte le 11 octobre 1998.
> LIRE LA LETTRE D'EDITH STEIN AU PAPE PIE XI
Né en 1928 à Paris, de parents juifs et russes, Serge Gainsbourg portera l’étoile jaune. Avec ses parents et ses deux sœurs, Jacqueline et Liliane, il quittera Paris pour Limoges où la famille se cachera jusqu'à la fin de la guerre. « J’ai grandi sous une bonne étoile. Jaune » confia-t-il dans une interview. En souvenir de cette époque, celui qui s’appelait Lucien Ginsburg écrira la chanson Yellow Star en 1975.
A la Libération, Gainsbourg donnera des leçons de musique et de dessin à la Villa Champsfleur, une école juive du Mesnil-le-Roi, qui accueillait les enfants survivants des déportés, administrée par la Jewish Labor Bund. C’est là qu’il commença à écrire ses premiers textes.
Poète et romancier, Max Jacob est né à Quimper en 1876. A Montmartre, il fréquente Picasso, Braque, Matisse, Apollinaire et Modigliani.
Né juif mais converti, il se fera baptiser à 40 ans, avec Picasso comme parrain. En 1909, sur le mur de sa chambre au 7 de la rue Ravignan, le Christ lui était apparu...
A partir de 1936, il se retire à l'abbaye bénédictine de Saint-Benoît-sur-Loire. C'est là qu'il sera arrêté par la Gestapo d'Orléans le 24 février 1944. Il mourra d'épuisement au camp de Drancy, le 5 mars 1944, en dépit des interventions de ses amis Cocteau et Sacha Guitry.
Daniel Kahneman
Né le 5 mars 1934 à Tel-Aviv en Israël, ce psychologue et économiste américano-israélien, professeur à Princeton, est prix Nobel d'économie 2002.
Sa famille, originaire de Lituanie, émigra dans les années vingt. Il passait son enfance à Paris lorsque la France fut envahie par l'armée allemande.
En 2003, il écrira ce souvenir :
« Alors que les Juifs devaient
porter l'étoile jaune et respecter un couvre-feu à six heures,
je rentrais tard après avoir été jouer avec des camarades chrétiens. Alors que
je marchais dans la rue, un soldat allemand s'approche. Il portait l'uniforme
noir des SS que l'on m'avait appris à craindre plus que tout.
Alors que j'accélérais le pas, arrivant à son niveau, je notais qu'il me
regardait intensément. Il s'est penché vers moi, m'a pris puis serré dans ses
bras. J'étais terrifié qu'il ne remarque mon étoile sous mon chandail. Il me
parlait avec émotion, en allemand. Il a desserré son étreinte, ouvert son
porte-monnaie, montré la photographie d'un petit garçon et donné de l'argent.
Je suis rentré à la maison, plus convaincu que jamais que ma mère avait raison :
les gens sont infiniment compliqués et intéressants. »
Adolphe Steg
Né le 27 janvier 1925 à Verecky (Tchécoslovaquie), Ady Steg est professeur de médecine, spécialisé en urologie, et membre de l'Académie nationale de médecine depuis 2000. Il a notamment opéré le président Mitterrand de son cancer de la prostate, en 1992.
Engagé dans la résistance auprès des FFI de Sarlat, il a été président de la section de Paris
de l'Union des Etudiants Juifs de France, vice-président de l'Union mondiale des étudiants Juifs, président du CRIF et président de l'Alliance Israélite Universelle pendant 26 ans jusqu'en 2011.
Grand officier de la Légion d'honneur, il est aussi membre du Comité Directeur de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Alors qu'il était élève au lycée Voltaire, il porta l'étoile jaune.
Ce qui suscita, a-t-il dit, " l'émotion ou la consternation " de ses camarades, mais aussi la réaction de son professeur de lettres, M. Binon, qui ce jour-là, fit étudier le célèbre texte de Montesquieu " De la tolérance ".
> LIRE LE DISCOURS DE JACQUES CHIRAC lors de sa remise de la croix de grand officier de la Légion d'honneur en février 2001.
Edith Stein
Le 12 octobre 1891, jour du Yom kippour, Edith Stein naît à
Breslau dans une famille juive. Adolescente, elle s'éloigne de la foi de ses parents. En 1913, elle découvre
l'œuvre du philosophe Husserl et part étudier près du maître à Göttingen. En 1916,
elle devient docteur en philosophie. Baptisée en 1922, elle enseigne à Spire, chez les dominicaines de 1923 à 1931. En 1933, elle entre au Carmel de Cologne et sera interdite d'enseignement du fait de l'arrivée de Hitler au pouvoir. Souhaitant une position claire de l'Eglise elle écrira au pape Pie XI. Son décès stoppera la rédaction de l'encyclique condamnant l'antisémitisme.En 1938, après la Nuit de Cristal, elle se réfugia au carmel d'Echt (Pays-Bas).
Arrêtée par la Gestapo le 2 août 1942, elle croisera au camp de Westerbork une autre grande mystique juive, Etty Hillesum, embauchée par le Conseil juif du camp pour aider à l’enregistrement. Cette dernière consignera dans son Journal la présence d’une carmélite avec une étoile jaune et de tout un groupe de religieux et religieuses se réunissant pour la prière. Elle mourra dans les chambres à gaz de Auschwitz-Birkenau, le 9 août 1942.
Le pape Jean-Paul II l'a déclarée sainte le 11 octobre 1998.
> LIRE LA LETTRE D'EDITH STEIN AU PAPE PIE XI