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samedi 14 janvier 2012

Le tabou des exemptions...

Dans l’histoire de la Shoah, l'étoile jaune est omniprésente. (Lire "de la roue à l'étoile, parcours d'une infamie" sur le site Aloumim)
A partir de juin 1942, en zone occupée, cette empreinte obligatoire facilitera arrestations et déportations. Un véritable accélérateur pour la Solution finale !

Si certains juifs n’ont pas voulu la porter, d’autres ont fait la démarche de réclamer une exemption…
Un privilège très rarement accordé par les autorités allemandes, outre des dérogations prévues pour certains étrangers.
Dans les familles concernées qui ont échappé aux rafles, un véritable tabou a recouvert ces situations, enfouissant au fond des mémoires les circonstances qui ont permis d'échapper au port obligatoire. 
Ces exemptions " légales "  étaient pourtant prévues dans les dispositions dérogatoires de la 8e ordonnance allemande.
Des stratégies de survie ont permis à quelques personnes d'échapper, provisoirement du moins, aux arrestations et aux déportations.
Dans d’autres cas, très exceptionnels, il s’agira de demandes transmises par le maréchal Pétain aux autorités. Des amitiés "politiques"...
Ce sera notamment le cas pour l’épouse de Fernand de Brinon, l'ambassadeur de l’Etat Français auprès des Allemands.
Au service de l'occupant...
Des exemptions de circonstance seront également accordées pour faciliter l’activité de certains juifs, forcés ou consentants, au service de l’occupant.
On les retrouve dans les rouages économiques, le pillage des oeuvres d'art, le renseignement, la police, le contre-espionnage...
A ces protections " au sommet " s'ajouteront d’autres demandes, volontaires celles-là,  invoquant un humanisme disparu.
Entre demander une exemption pour ne pas porter l’étoile, et refuser de la porter, il y avait parfois la même volonté de ne pas perdre sa dignité, le même refus d’une infamie qui s’opposait à la fierté de ceux qui, au contraire, voulaient affirmer leur judéité, l’Union générale des israélites de France (UGIF) incitant d'ailleurs les juifs à «  porter l’insigne dignement et ostensiblement ».
Les demandes d’exemption révèleront aussi, dans quelques très rares cas, l’ambivalence de ceux qui, dans l'administration française, transmettaient les dossiers aux autorités allemandes.
Rétrospectivement, elles constituent de véritables actes de résistance de la part d'anciens combattants, de médecins, d’avocats, d’artistes, ou de simples anonymes pour continuer de travailler, pour simplement survivre.
Mais la plupart seront refusées…
Cette histoire oubliée mérite d'être racontée !

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