La carte d'identité tamponnée "JUIVE" de Nelly Frankfurt (Archives départementales d'Indre-et-Loire) |
En novembre 1941 elle avait obtenu l'autorisation de fréquenter l'école Pigier pour apprendre la sténographie.
Le 3 mai 1942, elle adresse une lettre au général chef de la Kommandantur de Paris, en vue d'une exemption d'étoile. (1)
« Je voudrais vous adresser une prière. Comme vous le savez, il est interdit de paraître en public, à partir du 7 juin, sans porter l'étoile jaune. Cela me chagrine beaucoup parce que je suis juive. Je suis femme et j'ai de la peine à concevoir que je ne pourrai plus me trouver en société sans provoquer chez certains un sentiment d'animosité. J'aime tous les êtres humains sans distinction, et me voir repoussée par ceux que j'aime, surtout par mes camarades de classe, me cause un vif chagrin. (...)
Je m'adresse donc à votre bonté, à vos sentiments humains qui, j'en suis sûre, sont aussi forts qu'en moi, et vous prie de bien vouloir me répondre avant le 7 juin, date à laquelle le décret entre en vigueur » ...
Pour seule réponse, Nelly sera arrêtée et déportée à Auschwitz par le convoi n° 8 du 20 juillet 1942 avec sa mère Alla, 54 ans. Un convoi parti d'Angers, le seul de cette période alors que les convois formés à Bordeaux, Rouen, Nancy et Dijon seront annulés suite à un accord du 2 juillet 1942 entre la Sipo-SD et René Bousquet prévoyant le report temporaire des juifs français au profit des étrangers.
Le père, Stanislas, né à Lodz le 26 août 1883, chef de bureau chez Massey-Harris à Bordeaux sera également déporté vers Auschwitz le 11 septembre 1942, par le convoi n° 31.
Le 3 mai 1942, elle adresse une lettre au général chef de la Kommandantur de Paris, en vue d'une exemption d'étoile. (1)
« Je voudrais vous adresser une prière. Comme vous le savez, il est interdit de paraître en public, à partir du 7 juin, sans porter l'étoile jaune. Cela me chagrine beaucoup parce que je suis juive. Je suis femme et j'ai de la peine à concevoir que je ne pourrai plus me trouver en société sans provoquer chez certains un sentiment d'animosité. J'aime tous les êtres humains sans distinction, et me voir repoussée par ceux que j'aime, surtout par mes camarades de classe, me cause un vif chagrin. (...)
Je m'adresse donc à votre bonté, à vos sentiments humains qui, j'en suis sûre, sont aussi forts qu'en moi, et vous prie de bien vouloir me répondre avant le 7 juin, date à laquelle le décret entre en vigueur » ...
Pour seule réponse, Nelly sera arrêtée et déportée à Auschwitz par le convoi n° 8 du 20 juillet 1942 avec sa mère Alla, 54 ans. Un convoi parti d'Angers, le seul de cette période alors que les convois formés à Bordeaux, Rouen, Nancy et Dijon seront annulés suite à un accord du 2 juillet 1942 entre la Sipo-SD et René Bousquet prévoyant le report temporaire des juifs français au profit des étrangers.
Le père, Stanislas, né à Lodz le 26 août 1883, chef de bureau chez Massey-Harris à Bordeaux sera également déporté vers Auschwitz le 11 septembre 1942, par le convoi n° 31.
Dans une lettre au préfet d'Indre-et-Loire, datée du 6 janvier 1941, la mère de Nelly demandait l'autorisation de se rendre à Tours pour effectuer des "achats de chaussures d'hiver". Elle soulignait "sa bonne conduite" et celle de son mari "qui a été à Pithiviers"...
(1) CDJC-XLIXa-51b : Lettre du 3 mai 1942 au chef de la Feldkommandantur de Paris.
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