RETOUR A LA PAGE D'ACCUEIL

vendredi 21 août 2020

Sarah Lichtsztejn : échappée du Vél d'Hiv avec sa mère

 Sarah Lichtsztejn, 14 ans, est arrêtée avec sa mère Maria, le premier jour de la rafle du Vél d'Hiv' le 16 juillet 1942.

A 6 h du matin, dans leur petit appartement du 20e arrondissement, deux policiers français frappent à la porte.

Le père Moïse, arrêté en juillet 1941, vit caché ailleurs après s'être échappé du camp de Pithiviers... 

Les scellés sont mis sur la porte et elles rejoindront en autobus le Vélodrome. 

Le soir, après une journée infernale, elles réussiront à s'échapper en marchant à reculons vers la rue : " Je ne porte pas l'étoile jaune. Des autobus arrivent sans cesse et, pendant que la police s'occupe des nouveaux venus, je m'avance un peu sur le trottoir. Un agent s'approche et me demande : " Qu'est-ce que vous faites là ? ". Je réponds : " Je ne suis pas juive, je suis venue pour voir quelqu'un ". " Foutez moi le camp, vous reviendrez demain " dit-il (...) " Je prends la rue Nocard, en face du Vél d'Hiv' et là, je la suis n'osant me retourner, tremblant qu'on ne me rappelle et le coeur lourd d'avoir laissé maman. Au bout de la rue un agent arrête les gens qui veulent entrer. Je m'avance le coeur battant, mais il me laisse passer croyant que j'habite un immeuble de cette rue ".

Sarah retrouvera sa mère au métro Glacière. Elle avait pu s'évader vingt minutes après, pour rejoindre une cache amie dans le 13e.

Après deux ans, dénoncées, elles sont à nouveau arrêtées sur dénonciation anonyme et le 30 mai 1944, font partie du convoi n° 75 vers Auschwitz. 

Sarah retrouvera sa mère et effectueront des travaux de bagnards. Le 18 janvier, elle feront la "marche de la mort" et après cinq jours et cinq nuits, elles arrivent au camp de Bergen-Belsen, libéré le 15 avril par les Britanniques. 

Sarah est de retour à Paris le 24 mai 1945. En 1952 elle se marie et aura deux enfants. En 2011, Sarah a publié son témoignage. 


Sarah Lichtsztejn-Montard, "Chassez les papillons noirs". Editions Le Manuscrit, 2011


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire