Marcel Lattès (coll. privée) |
Déporté à Auschwitz par le convoi n° 64 du 7 décembre 1943, il meurt le 12 décembre, au lendemain de son 57e anniversaire.
Ce musicien de talent, né à Nice le 11 décembre 1886, avait été arrêté une première fois le 12 décembre 1941 lors de la rafle dite "des notables israélites", en représailles d'attentats anti-allemands.
Envoyé à Compiègne-Royallieu, et transféré à Drancy le 19 mars 1942, il sera libéré grâce aux interventions de son frère, le banquier Georges Lattès, et de Sacha Guitry. Sous le matricule 5338 il sera affecté au service chargé de la confection des matelas.
Parmi ses compagnons d'infortune se trouvait le romancier-dramaturge Jean-Jacques Bernard qui, après-guerre, écrira dans " Le Camp de la mort lente " : " Le compositeur Marcel Lattès arriva (Ndlr : à Royallieu) les mains dans les poches, sans valise, sans couverture, souriant, persuadé et répétant à chacun que cette histoire était cocasse et que nous serions libérés avant 24 heures ".
Engagé volontaire en 1914, il servira dans les ambulances russes.
Croix de guerre et officier de la Légion d'honneur, il s'était marié en 1923 à une catholique. Père d'un enfant, son mariage mixte lui permettra d'obtenir une exemption d'étoile jaune en mai 1943, qui lui sera bien utile pour continuer de travailler. (2)
Premier prix de piano au Conservatoire de Paris en 1906, compositeur du parolier Albert Willemetz, Lattès a été l'auteur prolixe d'opérettes et de comédies musicales à succès entre 1908 et 1935, notamment "Arsène Lupin banquier", en 1930, de Yves Mirande, d'après le personnage du gentleman cambrioleur imaginé par son oncle Maurice Leblanc, marié à Marguerite Wormser. Jusqu'en 1941 il composa de nombreuses musiques de films pour les plus grands réalisateurs (Pabst, Abel Gance, Tourneur, Christian-Jaque, Dréville, L'Herbier).
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