Les religieuses de Tours ont participé activement à ces actions.
Soeur Sainte-Monique |
Mozek Aron Gross arrive en France en 1934. Il est originaire de Pologne. En 1936, il fait venir son épouse, Sura et son fils, Jacques (né en 1933). Deux autres fils naissent : Claude, en 36, et Georges en 39.
A la déclaration de guerre, tous
quittent Paris pour rejoindre leur famille à Tours. Puis des paysans les
cachent dans la région.
En 1940, M. Gross s’engage comme volontaire
dans l’armée française. En 1943, suite à une dénonciation, Mme Gross et
Jacques et Claude sont déportés sans retour.
Le petit Georges a
échappé à l’arrestation car il est hospitalisé à Tours (pour une
ostéomyélite). La maison de santé de Saint Gatien est dirigée par les sœurs
religieuses Augustines. Elle est réquisitionnée par l’armée
d’occupation.
Celui qu’on appelle simplement Jojo est soigné et choyé par sœur Monique. Il y reste caché jusqu’en juillet 1944.
Son père, prisonnier au stalag, est
renvoyé en France en 1943 mais il ne retrouve pas sa famille. Lui aussi,
dénoncé, est déporté à Auschwitz en juin 1943. Sans retour.
Georges, après la guerre, a fait des
séjours dans différents hôpitaux et maisons d’enfants. En 1961, il a
repris contact avec Sœur Sainte Monique.
L'Institut Yad
Vashem Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à
Geneviève Cadart, sœur Sainte Monique, à titre posthume, le 13 décembre 2011.
Sylvie Bernay, dans "L'Eglise de
France face à la persécution des Juifs", (CNRS Editions, avril 2012) relate
(p. 224) l’action des religieuses de la Présentation de Tours qui
tenaient l'hospice de Beaune-la-Rolande, où trois ou quatre soeurs s'occupaient
de la lingerie et de l'infirmerie du camp, installées dans la cité.
(Sur le camp de Beaune-la-Rolande, voir le site du CERCIL, Centre d’étude et de
recherche sur les camps d’internement dans le Loiret et la déportation juive)
Soeur Marie-Raphaël contribua à faire évader des prisonniers. Afin de créer des opportunités pour que les internés restent au dortoir au lieu
d'aller au réfectoire, elle provoquait des hyperthermies. Le soir, le camp
étant moins surveillé, la religieuse faisait partir les prisonniers au fond du
camp, où ils étaient pris en charge par un prêtre d'Orléans qui leur faisait
passer la ligne de démarcation.
Les activités clandestines de soeur Marie-Raphaël seront repérées et le maire
de Beaune-la-Rolande exigea son départ en avril 1943.
Annette Monod,
l'assistante sociale protestante de la Croix-Rouge auprès des camps du Loiret,
attestera qu'elle reçut de l'aide des religieuses de la même congrégation,
lorsque les enfants du Vel d'Hiv seront internés dans les camps du Loiret,
pendant l'été 1942.
Sylvie Bernay évoque
également (p. 499) l’action du « réseau Bretonneau », trop peu explorée par les historiens :
Soeur Dominique Regli, archiviste des
Dominicaines de la Présentation de Tours, donna en 2004 un témoignage oral
sur soeur Maria, supérieure de la Communauté à l'hôpital Bretonneau, et
sur les médecins de l'hôpital qui avaient organisé une filière d'évasion des
Juifs.
Furent ainsi transférées à Nice deux fillettes grâce à l'aide de
l'aumônier capucin du sanatorium de la Croix-Montoire.
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