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dimanche 7 octobre 2012

" Sauve-toi, la vie t'appelle " de Boris Cyrulnik

Boris Cyrulnik n'avait pas encore raconté son passé d'enfant caché.
A 75 ans, après un parcours de vie exceptionnelle, le neuropsychiatre le plus médiatique de France, le "pape" de la résilience, a décidé de faire le récit de son drame intime.
Dans " Sauve-toi, la vie t'appelle " (Odile Jacob), il explique comment il a tourné le dos au malheur, comment l'on peut porter un traumatisme aussi lourd et arriver à recoller les morceaux.
Celui qui se croyait coupable de la mort de ses parents déportés à Auschwitz a réussi à se reconstruire, à sortir de son agonie psychique.
Son livre n'est pas une vraie autobiographie mais sa "représentation" du passé, sa reconstruction de sa mémoire.
Boris Cyrulnik est né à Bordeaux en 1937.
Bordeaux, la ville où sa mère, Nadia, a été arrêtée et déportée à Auschwitz par le convoi n° 7 du 19 juillet 1942, au départ de Drancy. Son père, Aaron, sera déporté à Auschwitz par le convoi n° 64 du 7 décembre 1943.
La famille habitait au 60 rue de la Rousselle et la veille de son arrestation, sa mère - ultime geste d'amour - confia son enfant à l'Assistance publique.
Bordeaux, la ville où il sera lui-même arrêté le 10 juillet 1944.
Bordeaux, la ville où il retourna pour la première fois en 1985.
Grâce à d'étonnants concours de circonstances, et à l'aide de personnes exceptionnelles - notamment Madeleine Farges, nommée Juste en juin 1996 -, il échappera à la déportation en s'évadant de la synagogue de Bordeaux où il était enfermé avec 227 autres Juifs. Il avait 6 ans et demi et longtemps, il fit sienne cette citation d'Élie Wiesel : « Il est interdit de me taire, il est impossible de parler. »
Aujourd'hui, près de 70 ans après, il parle !

" Sauve-toi, la vie t'appelle " (Odile Jacob, 2012)

POUR EN SAVOIR PLUS 
La vidéo de "On n'est pas couché"
Lire l'article de Sud Ouest
Voir aussi le dossier du Nouvel Observateur

A PROPOS DE L'ETOILE JAUNE

Boris Cyrulnik estime que la France chrétienne a changé sa représentation du Juif " grâce au port de l'étoile jaune " et qu'elle a " volé au secours des Juifs " (p. 282-283).
Il a constaté le même phénomène aux Pays-Bas : " dès que le port de l'étoile jaune, avec l'inscription " Jood ", a été rendu obligatoire en avril 1943, la population a protégé les Juifs. Ce phénomène n'a pas eu lieu en Allemagne ou dans d'autres pays d'Europe centrale, parce que le marquage a été décidé alors que l'extermination était déjà accomplie ".

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