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vendredi 25 janvier 2019

Les époux Klarsfeld à Toulouse : faire obstacle à la haine anti-juive

"Mémoires" de Beate et Serge Klarsfeld, publié en 2015, a été réédité
en Livre de Poche en 2016. Ils l'ont dédicacé le 24 janvier à la librairie
Ombres Blanches de Toulouse et à l'université de Toulouse-Capitole

Invités par l'université Toulouse-Capitole, Beate et Serge Klarsfeld ont réaffirmé leur combat inlassable contre l'antisémitisme.


" Dans quelques jours, on publie une page entière dans Le Figaro appelant à voter aux Européennes pour des partis pro européens, contre le retour des populismes, pour faire obstacle à l'antisémitisme et à la haine anti-juive ".
Serge Klarsfeld, 83 ans, est tout fier de lire à haute voix le texte qui sera publié. Après 55 ans de combats, de traque des anciens nazis, les époux Klarsfeld ne lâchent rien !
Beate, 79 ans, fille d'un soldat de la Wehrmacht, raconte l'histoire de la gifle donnée à Kiesinger, le chancelier allemand, le 7 novembre 1968, à la tribune du congrès chrétien-démocrate à Berlin : " Nazi, Kiesinger, démission ! ". L'évènement sera médiatisé dans le  monde entier. Un geste symbolique, risqué, contre celui qui fut un membre actif du parti nazi en tant que directeur-adjoint de la propagande radiophonique du Reich à l'étranger. Emprisonné en 1945, libéré en 1948, il deviendra député en 1949 et chancelier de 1966 à 1969.
Serge Klarsfeld, fils d'un Juif roumain arrêté à Nice en 1943 et déporté à Auschwitz, justifie ses nombreuses actions : " En Allemagne, les anciens nazis étaient redevenus hauts fonctionnaires, avocats, professeurs. Ces criminels vivaient libres et respectables, et n'étaient pas poursuivis par la justice allemande. La France réclamait leur jugement, mais à voix basse.  Il a fallu des actions illégales mais non violentes pour faire pression. On a obligé l'Allemagne à faire son devoir. "
Fabrication de faux papiers pour aller en Amérique du Sud, en Syrie ; actions à Téhéran pour tenter de sauver des Juifs libanais ; traque réussie de Klaus Barbie, échec pour Aloïs Brunner ; dénonciations du passé de Kurt Waldheim, ancien secrétaire général de l'ONU devenu président de l'Autriche, de René Bousquet, l'ami de Mitterrand ; procès et prison pour Paul Touvier et Maurice Papon, l'ancien secrétaire général de la préfecture de Bordeaux devenu préfet de police de De Gaulle... Ce "tableau de chasse" leur vaudra insultes, menaces de mort, mais aussi les plus hautes distinctions de la République française et d'Israël. 
Militants infatigables de la mémoire de la Shoah, contre le négationnisme, les Klarsfeld égrainent les menaces qui pèsent sur nos têtes : populisme, islamisme, fanatisme...
L'antisémitisme s'installe en dépit des actions menées. 
Après un colossal travail de mémoire historique, les Klarsfeld ne baissent pas la garde : " En Allemagne, il y a 192 députés d'extrême droite au Parlement. Leur parti, l'AFD, est une menace pour la démocratie mais j'espère qu'elle sera surmontée". 
La révolte et l'espoir... Une constante dans la vie des Klarsfeld.