La tuerie du Musée juif de Bruxelles, où la fusillade de samedi a coûté la vie à quatre personnes, rappelle les heures les plus sombres vécues par la communauté juive de Belgique. Un exemple parmi d'autres avec la mémoire de Halina Okladek et de son oncle Charles Krivine.
Halina Okladek : © Archives Générales
du
Royaume, Bruxelles (dossier d’immigration)
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Halina Okladek compta parmi les victimes juives de l’occupation nazie. Cette jeune femme n'avait que 21 ans lorsqu'elle fut déportée à Auschwitz.
Née le 26 janvier 1922 à Varsovie, elle vivait
en Belgique avec ses parents lorsque le pays fut envahi par l’armée allemande
en mai 1940.
Le 14 août 1942, Halina devint Belge par son mariage avec Edouard
Seghers, un non-juif, de quinze ans son aîné. Malgré ce mariage mixte, Halina
Okladek sera arrêtée chez elle.
Le 14 août 1942, Halina devint Belge par son mariage avec Edouard Seghers, un non-juif, de quinze ans son aîné. Malgré ce mariage mixte, Halina Okladek sera arrêtée chez elle.
Le 29 juin 1943, elle se retrouve à la caserne
Dossin, transformée en camp de transit. Ce camp, installé à Malines,
entre Bruxelles et Anvers, fut ouvert le 27 juillet 1942. Himmler avait fixé
pour la Belgique un quota de 10.000 Juifs à déporter. Au final, 25.000 Juifs belges seront déportés (à peine 5 % ont survécu).
Halina partira par le convoi XXI du 31 juillet
1943.
La liste de déportation où figure en troisième
position le nom
d'Halina Okladek (© Direction générale Victimes de la Guerre,
Bruxelles)
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Une demande avait été faite au roi Léopold III
de Belgique pour empêcher sa déportation mais le cabinet du roi répondra que
son mariage était trop tardif. Cette supplique avait sans doute été faite par son
oncle Charles Krivine.
Halina arriva à Auschwitz-Birkenau le 2 août
1943, mais l’on ignore précisément la date de sa mort. Son frère Joseph et sa
mère Sura, arrêtés également, ont survécu.
Charles Krivine, dirigeant de l'AJB
Qui était donc ce Charles Krivine qui tenta
l'impossible pour sa nièce ?
La fiche du registre des juifs de Charles
Krivine, marquée en rouge JUIF-JOOD
(document Archives Générales du Royaume à
Bruxelles).
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Né en 1886, à Kremenietz en Russie
(aujourd'hui ville de l'ouest de l'Ukraine où la présence juive remonte à 1438),
Krivine s’installa en Belgique en 1928 comme négociant en tissus, avec son épouse Sophie, née Tanevitski, originaire
d'Odessa. Ils habitaient à Bruxelles, au 27 rue des Pierres.
Charles Krivine avait deux soeurs, Sura et
Fanny (son mari Isaac Englert était le frère de Joseph Englert, père de
François Englert, prix Nobel de physique 2013). Fanny et son mari ont survécu à
la guerre.
Mais le nom de Charles Krivine restera associé
à la très controversée AJB (Association des Juifs en Belgique). Depuis le 24 juin
1942, il en était le vice-président aux finances.
Ce comité avait pour but l'aide aux Juifs lors
de leur départ pour la "mise au travail à l'étranger, l'assistance à leur
famille restée en Belgique, l'hébergement des enfants dans les orphelinats et
la fondation d'un centre médical pour les Juifs.
De juillet 1942 à septembre
1942, l'AJB enverra 12.000 «ordres de mise au travail» qui déboucheront le 4
août 1942 sur le premier convoi de déportation. Un rôle activement combattu par
la résistance juive belge.
La lettre de Charles Krivine au bourgmestre de
Bruxelles
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(documents Kazerne Dossin – Fonds CNHEJ) |