Juifs et musulmans ont parfois du mal à se tendre la main. Judaïsme et islam, autour du patriarche Abraham, partagent pourtant les valeurs d'entraide et de respect de la vie.
Pendant la Seconde guerre mondiale, juifs et musulmans, traqués par l'idéologie nazie xénophobe, ont affronté les mêmes persécutions, et des musulmans n'ont pas hésité à secourir des juifs.
Le 30 septembre 2013, un Egyptien a été reconnu « Juste parmi les nations », distinction délivrée par Israël à ceux qui ont sauvé des Juifs pendant la Shoah, au péril de leur vie.
Le titre officiel délivré par Yad Vashem |
Installé en Allemagne depuis 1922, le médecin travaillait pour l’Institut Robert Koch à Berlin jusqu’en 1937, date à laquelle il fut licencié par le régime hitlérien. Arrêté en 1939 avec d’autres Egyptiens, il sera relâché en 1940 pour raisons médicales.
Mohamed Helmy et Frieda Szturmann, sont respectivement décédés en 1982 et 1962.
Ces "Schindler arabes" sont les premiers égyptiens à être reconnus par le mémorial de Yad Vashem. L’Égypte, engagée dans quatre guerres avec Israël de 1948 à 1973, a signé en 1979 un traité de paix avec l’Etat hébreu.
> Cinq ans après que le titre de Juste ait été décerné, en octobre 2017, la médaille des Justes a été remise à un petit-neveu du Dr Helmy, à Berlin. Lire, Le Point.
Yad Vashem a reconnu depuis 1953 une soixantaine de musulmans, originaires d'Albanie, de Bosnie et de Turquie. Citons le diplomate turc Selahattin Ülkümen (1914-2003), consul général à Rhodes en 1943 et 1944.
Egalement Dervis Korkut (1888-1969), conservateur du musée de Sarajevo, qui cacha la Haggadah, l'un des plus précieux manuscrit en hébreu du XIVe siècle. En 1942, il sauva Mira Papo, une jeune juive, décédée en 1998. Son témoignage a permis l'enquête de Yad Vashem. Sa fille Lamija se retrouva dans un camp de réfugiés en 1999, lors du conflit serbe. Un représentant de la communauté juive du Kosovo obtiendra son transfert en Israël, avec son mari.
En France, le journaliste franco-algérien Mohammed Aïssaoui, auteur de "L'étoile jaune et le croissant" (Gallimard, 2012) milite en faveur de la reconnaissance de Kaddour Ben Ghabrit, fondateur de la grande mosquée de Paris.
Lire aussi le cas du tunisien Khaled Abdul-Wahab dont la candidature au titre de Juste n'a pas été reconnue au motif que son action n'était pas "au péril de sa vie".